Carole Frechette,  Serial Killer

110 pages

Luc tambourine à la porte d’Estelle. Elle n’ouvre pas. Elle tient sa main droite solidement fermée et va prendre un bain, comme « quand elle vient juste de tuer ». Luc tambourine toujours, Estelle ouvre, il entre, chargé de provisions pour leur premier repas ensemble chez elle. Luc parle, il voudrait la présenter à son frère, à sa grand-mère. Estelle manque d’air. Son amour pour Luc lui apparaît sous la forme d’une petite poule qui picore les miettes sur la moquette. Imitant le geste de la grand-mère de Luc (qu’il vient de lui décrire en détails), elle saisit son amour poule et lui tord le cou tandis que Luc finit de préparer le risotto. Au dessert, Estelle annonce à Luc que tout est fini entre eux et le met dehors. Luc Tambourine à la porte d’Estelle. Elle n’ouvre pas. Elle desserre sa main droite et laisse glisser sur le sol le cadavre de son amour mort. Elle va prendre un bain... 

Un texte jubilatoire et pathétique à la fois, où l’auteur opère une sorte de physique des sentiments extrêmement réjouissante 

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